Compte-rendu des
journées d’étude du 15 et 16 mars organisées par l’Association Lacanienne
Internationale
Sur
L’anorexie-boulimie :
Clinique, logique,
traitement
Sous la responsabilité de Jean Luc Cacciali, Thierry Jean, Charles Melman
Les journées d’études choisies ont porté sur
« l’anorexie–boulimie». Ce titre nous est apparu rapidement comme ambigu :
le trait d’union certes réunit mais en même temps sépare l’anorexie et la boulimie. Il est
apparu évident au fil des interventions que l’anorexie et la boulimie avec
vomissements sont les deux versants d’une même pathologie répondant donc aux
mêmes caractéristiques. En effet bien souvent il a été question d’anorexie, les
épisodes boulimiques (avec vomissements) étant inclus dans le parcours du
malade.[1].
Nous allons donc dans un préalable cerner les
caractéristiques de l’anorexie-boulimie en réunissant dans une synthèse des
informations tirées des interventions: telles les définitions médicales,
les statistiques, les caractéristiques cliniques. Puis nous examinerons les pistes
de recherches qui nous sont personnellement apparues comme majeures sur la
logique de l’anorexie-boulimie et qui nous ont semblé faire également l’objet
d’une attention particulière des intervenants. Enfin nous développerons les
points qui nous ont particulièrement intéressées soit la différenciation qui
existe entre l’anorexie-boulimie et la boulimie ordinaire qui ne conduit pas à
un amaigrissement et qui a été à notre sens peu exploitée. En partant des
conclusions sur les dites différenciations, nous formulerons différentes
interrogations sur la logique de l’anorexique à laquelle se sont heurtés les
intervenants : pourquoi fait-elle ça ? Nous tenterons d’exposer
différentes hypothèses de recherches que nous ont inspirées les interrogations suscitées
par les différents exposés.
Partie 1 :
Compte rendu général : qu’est ce que
l’anorexie-boulimie ?
A.
Présentation de la pathologie
Nous commencerons par repérer que l’anorexie a
pris le pas sur la
boulimie. Ainsi dans l’intervention du psychiatre Jean Pierre
Benoit « Anorexie et boulimie de
l’adolescente[2] », la boulimie n’est pas définie
et nous allons voir qu’elle sera rarement isolée.
Dans le langage commun, l’anorexie consiste en
une privation volontaire de nourriture. Elle est incluse dans les consultations
sur les troubles du comportement alimentaire. C’est un terme assez neutre qui regroupe
différentes pathologies dont toutes ne présentent pas cet aspect critique. C’est
une pathologie qui touche essentiellement les femmes dans un rapport de un
homme pour dix femmes. Nous reprenons donc la définition médicale plus précise donnée
par Jean-Pierre Benoit et sa présentation : la sous-alimentation est
constatée à partir d’une perte de poids de 15% en référence au poids attendu.
Mais en consultation, les jeunes filles accusent plutôt une perte de poids beaucoup
plus importante. C’est la troisième maladie de l’adolescence après l’asthme et
l’obésité. C’est une maladie très chronique qui connaît deux pics aux environs
de 13 et 18 ans avec une mortalité entre 6% et 20% (une fourchette bien large
nous semble t-il - le taux de mortalité est donné comme plus proche de 20% dans
d’autres interventions). Il ressort statistiquement que la moitié des
anorexiques n’atteint qu’une guérison hypothétique. Selon Catherine Rondepierre[3],
la guérison n’est établie qu’au bout d’une vingtaine d’années. Et bien souvent
l’ancienne anorexique revient consulter pour d’autres troubles. Jean Pierre
Benoit précise que les anorexies pré-pubères présentent les formes les plus
sévères.
Il construit une présentation clinique en deux
tableaux. En préambule, il souligne un fondement narcissique commun aux deux
différentes variantes. Pour les patientes, l’amaigrissement n’a pas la
séduction pour finalité ; c’est pour elles-mêmes qu’elles maigrissent. Il
remarque aussi qu’il n’est pas rare de retrouver des antécédents anorexiques
chez la mère, voir la grand-mère.
Le premier tableau regroupe :
·
Des patientes qui viennent volontairement à la consultation. Elles
expliquent avoir été très contentes au début du régime (en effet, le jeûne
provoque une euphorie). Mais elles sont devenues inquiètes
·
Elles sont conscientes de leur maigreur.
·
Il n’y a pas de déni.
·
Il signale également que l’aménorrhée est
parfois survenue avant le début de l’amaigrissement. (ce fait en apparence
illogique n’a pas fait l’objet de commentaires approfondis)
·
Il souligne l’importance pris par le calcul des
calories
·
Il indique que la jeune femme s’autocritique.
Ce premier tableau semble regrouper les
patientes qui formulent une demande de guérison de leur maladie. Il n’est pas
majoritairement décrit dans les autres interventions qui s’appuient plutôt sur
le second tableau pour caractériser l’anorexie. Ainsi, le fait que la patiente
se voit maigre n’est absolument pas repris dan les interventions suivantes.
C’est plutôt le déni qui est souligné.
Le second tableau regroupe apparemment
les patientes qui ne demandent rien :
·
Les patientes sont contraintes de venir en
consultation.
·
Elles refusent le contact visuel,
·
Elles sont incapables d’expressions spontanées,
·
Elles ont un déni de leur amaigrissement,
·
Elles refusent le traitement.
Dans ces deux tableaux, les patientes
présentent une hyperactivité. Signalons avec Jean Pierre Benoit la prédominance
de la danse et de l’équitation. Sans doute est-ce l’importance donnée à la
maitrise qui les attire dans ces deux disciplines (maîtrise du corps et
maitrise de l’animal). Remarquons que ce sont aussi des disciplines
essentiellement féminines. Il signale également que les anorexiques diminuent
leurs contacts sociaux, devenant ainsi des solitaires. Il constate une
prédilection pour une alimentation sucrée.
Enfin, il situe le déclenchement du processus
consécutif à un départ (du père, du petit ami, à l’étranger). Il s’agit donc
d’une perte. Citons ici le cas d’une jeune fille qui commence son premier
épisode anorexique vers 12 ans à l’arrivée d’un bébé. Pour faire la place au
bébé on l’expulse de sa chambre pour l’installer au sous-sol, d’où un fort
sentiment d’exclusion.
Le processus type s’enclenche en général selon
le schéma suivant : Une petite phrase - « tu n’as pas un
peu grossi ? » - ou le petit régime avant l’été ;.ensuite un
emballement de l’amaigrissement qui est très rapide et une consultation avec
les parents angoissés en octobre provoquée par une perte de 20 à 25 kg .
Dans son intervention, Jean Pierre Benoit
complète son propos par une petite indication sur la boulimique présentée comme
plus impulsive, avec des conduites borderlines. Mais il s’agit ici des
boulimiques qui ne supportent pas de garder les aliments. Ce sont donc des
anorexiques présentant des crises de boulimie qui restent dans la logique de
l’amaigrissement. L’intérêt logiquement reste concentré sur l’anorexique car elle
se guérit difficilement et peut avoir une issue fatale. La confusion est donc
d’emblée écartée avec la boulimie ordinaire dans l’esprit des intervenants de
ces journées, mais l’ambiguïté dans le discours ne sera que rarement levée
comme si cela allait de soi. La différence clairement affirmée sera rare.
L’attention s’est focalisée sur l’anorexique, déjà elle attire les regards et
monopolise les pensées.
B.
Principales caractéristiques relevées de nature à
renseigner sur les moyens d’actions possibles par le thérapeute
Nous allons maintenant développer pour
l’anorexie-boulimie les pistes de recherches qui nous ont semblées les plus
importantes avec le regret de ne pouvoir être le plus exhaustif possible. Toutes
soulignent le point essentiel du rejet du symbolique et la difficulté de
comprendre la structure de l’anorexie.
a.
Le discours
En toute logique, nous partons du matériel
dont les psychanalystes disposent : ce qu’ils reçoivent comme discours. Ce
discours montre le trouble de la sexualisation qu’est l’anorexie. Il nous a été
à maintes reprises expliqué que l’absence apparente de demande de la patiente
apparaît paradoxalement comme très révélatrice. Il y a en effet un
paradoxe : bien souvent elle ne vient pas volontairement à la consultation
et surtout dans son discours il apparaît qu’elle ne demande rien. Ce discours
permet de repérer l’absence du symbolique et souligne le trouble de
l’oralité : « comme la fonction
sexuelle et la fonction alimentaire sont liées par leur zone érogène commune
comme le pose Freud, le refoulement du sexuel provoque des troubles de
l’oralité[4] ». Dans son discours, le
symbolique n’a pas de place, il est absent. A l’unanimité, les intervenants soulignent
l’absence d’ambiguïté dans le discours de l’anorexique. Elle est d’une grande
platitude. Selon le mot de Corinne Tyszler[5] « le signifiant est soumis à un régime ».
Il n’y donc pas la dimension du symbolique comme nous l’exposent ces
quelques exemples : « je
voudrais que la vie passe, sans impact », « Ce n’est pas de la bouffe que je cherche,
c’est de l’amour », « Il y a l’amour et le sexuel », « Je
suis une petite fille ». On peut dire que parler même de discours est
impropre, c’est plutôt une parole car pour qu’il y ait un discours, il faut s’adresser
à quelqu’un, or l’autre est exclu. Elle ne s’adresse à personne et ne demande
rien. Donc nous nous trouvons devant une pathologie qui exclut l’ordre
phallique. L’absence d’ambiguïté dans le discours en est une manifestation. Le
discours est social, il s’adresse à l’autre. La référence phallique est
l’admission du jeu social. En refusant l’ordre phallique, l’anorexique refuse
d’introduire l’altérité. C’est dans ce sens que le signifiant est soumis au
régime. Ainsi des paroles de l’anorexique, rien ne fait acte, il ne se passe
rien, selon le raccourci de Roland Chemama : « l’anorexie est dans l’activité et non dans l’action »
b.
La relation mère-fille exclusive du père
A l’appui de cette constatation significative,
il nous est précisé que nous nous trouvons devant une relation duale entre mère
et fille. Dans la parole des
patientes, le père n’est jamais évoqué, même s’il existe, même s’il est très
présent physiquement (par exemple il amène la patiente à tous les rendez vous).
Elle n’attend rien du père, d’aucun homme, et si elle se trouve trop grosse (grosses
fesses, gros seins) elle insiste : c’est pour elle qu’elle veut maigrir,
ce n’est pas pour le désir de l’homme. Elle est souvent vierge et même si elle a
un petit ami, elle n’aurait pas de relations sexuelles. Donc avec Corinne
Tyzsler, les intervenants s’accordent sur un trouble de la sexualisation. Il
y a une demande d’amour mais qui ne s’adresse pas à l’homme, ce n’est pas une
demande d’amour sexuée. En ce sens, la demande est paradoxale car ce n’est pas
dans la parole qu’elle s’exprime mais c’est dans le symptôme. La mère est toute,
et pour Mme Tyzsler, elle met la mère à la place de Dieu. La demande est
générée par un sentiment d’abandon, d’un déficit originel de reconnaissance par
rapport à la mère. D ’autres
intervenants insisteront sur d’autres causes comme les enfants à qui la mère ne
parle pas pendant qu’elle les nourrit. La mère doit donner autre chose pendant
qu’elle donne le sein. Sinon c’est de l’élevage. Elle ne donne rien à l’enfant.
Elle rabaisse sa demande au niveau du besoin. Reprenons le cas cité par Thierry
Jean [6] :
une femme ne pouvant plus exercer son métier de professeur de danse commence
une dépression puis démarre une anorexie. La perte de son travail lui fait
perdre ce qui la représentait phalliquement à son père. Elle se retrouve exclue
de la scène du monde et le monde ne s’intéresse plus à elle. Elle se trouve
donc livrée à « la
Grande Gueule ouverte de l’Autre ». Il y a donc un problème
du coté de la transmission phallique mère-fille. En effet la mère articule
l’objet à la fonction.
Elle introduit la
loi. Le langage vient subvertir la fonction corporelle. « Ce qui vient trouer le corps, c’est la subversion
introduite par le langage. Ainsi un psychotique est quelqu’un qui n’a pas de
discours pour relier les organes en fonction.» [7].
Ainsi Thierry Jean montre combien dans certaines familles, il y une exigence de
participer à la dénonciation phallique. Et ce, sur plusieurs générations. Les
mères sont très virulentes et très actives sur le corps de leur fille (sur les zones
sexuelles précises). Elles font également de leur fille les témoins de leurs
problèmes conjugaux et sexuels. La sexualité des filles serait trahison et les
renverrait du côté infâme du père. Donc les filles ont le choix entre deux
trahisons. Dans un premier choix, elles sont de connivence avec la mère et traître
pour le père ou dans un second « faux » choix, elles s’identifient
à la serpillière (doux nom donné au père par la mère dans un cas cité ici).
On met donc ici le doigt sur la transmission
du manque, de la castration symbolique. La mère est toute et ne donne pas le
rien. Or face à ce défaut de transmission de la castration symbolique,
l’anorexique cherche à se construire. Nicolas Dissez dans son intervention « Changement de logique » [8]
propose une explication à la voie choisie par l’anorexique. Il explique tout
d’abord une première métaphore lacanienne : celle de l’os qui maintient
ouverte la gueule du crocodile. L’os est le phallus et la gueule du crocodile la mère. Ceci illustre un moyen
pour « se soutenir » du désir de la mère, pour se protéger de la
dévoration maternelle. C’est en quelque sorte la voie commune. Mais pour lui,
l’anorexique emprunte une autre voie. Pour sa démonstration il utilise une
autre métaphore lacanienne : celle de la mante religieuse et du masque
porté par son vis-à-vis. La forme du masque détermine la voracité de l’insecte.
Il représente « la fonction
angoissante du désir de l’Autre ». Pour échapper à la voracité de l’Autre,
l’anorexique choisit d’avancer sans masque. Est-ce à dire qu’elle montre le
réel en montrant son corps sans la chair ? Le pouvoir change donc de main.
L’angoisse passe du côté maternel. De façon plus large, on peut dire que
l’angoisse passe du côté des autres, comme celui du médecin à la vue de
« corps cadavérisé »
Son rapport au corps est ainsi symptomatique
du rejet du symbolique et du sexué. Elle refuse la chair. Elle voudrait
n’être que pur esprit. Pour Vanina Micheli-Rechtman[9] :
« Elle ferme le circuit du besoin et
il se peut que l’on meurt de faim pour refuser le Désir... Elle produit le
Rien. Elle s’identifie au Rien pour parer la demande de l’Autre. ». Elle s’anéantit. L’image du corps disparaît.
Pour l’intervenante, elle s’affranchit de la contrainte sociale par son propre
corps. Elle refuse tout l’imaginaire de la représentation de son corps. Elle
refuse le phallus. Il n’est pas question qu’elle soit objet de désir. Elle
présente le réel dans sa dimension insoutenable. Elle maîtrise et place
l’angoisse sur l’autre.
c.
Le comptage
Une autre piste de recherche se développe
aussi en partant de la notion de comptage. Il semble que le processus du
comptage éclaire un autre aspect de sa logique. La patiente semble construire un
chemin qui l’amène près de la limite qu’elle tutoie. En effet, son univers est
fait de maîtrise : elle mesure, elle compte, elle s’abime dans le comptage.
Comme le souligne Christine Lacôte-Destribats, ce comptage est très important,
il exclut le symbolique. Ce n’est qu’une suite de « chiffres sans règles»
qui ne représentent pas des séries, qui ne sont pas interprétables, « Ces chiffres détruisent le sens. »[10].
A ce niveau de destruction de la chaîne signifiante, on constate comme une
volonté de maîtrise qui se dérègle, qui s’emballe. Ceci reste toujours lié à
l’absence de coupure. «L’anorexique mange le Rien, elle se veut une, mais
elle tend vers la limite, vers la mort, vers le zéro. »[11]. Thierry Jean veut y voir une asymptote
dans le sens où la notion de portion, de fractions est importante (un huitième
de feuille de salade, un quart.., le poids stabilisé est aussi toujours décimal).[12]
En ce sens l’anorexie et la boulimie sont liées par un trait d’union car il n’y
a pas d’équilibre sans la fonction phallique. Le Tout et le Rien s’excluent
alternativement. En conséquence le nœud borroméen ne tient pas, le symbolique
étant rejeté. Le plein et le vide sont équivalents car comme le rappelle Melman : « Il n’y a pas plus plein qu’un vide parfait. »
Tout se passe comme si la patiente venait vérifier l’existence de la limite et
s’y brûler ou plutôt y tomber. Telle est l’interprétation de Charles Melman[13].
Pour lui ce comportement, cette « pulsion
étrange » se rapproche de l’addiction, dans l’au-delà d’une limite
qu’elle n’arrive pas à tracer, et sans cesse doit vérifier. Elle veut donc
atteindre l’au-delà de la
limite. Pour lui, ce n’est pas tenter seulement d’éliminer la carne. Pour Charles
Melman « elle cherche à saisir ce
Rien fondateur du Tout, car il en faut Un » Ainsi le vomissement qui
suit est la manifestation égale de la volonté de retenir par introjection/
évacuation ce Rien qui fonde le tout. Dans le comptage, le fait de ne pas
entendre la tentative d’équilibre permet de se sentir le maître de l’instance
qui fait la vie et la mort. « C’est
une instance hors sexe et elle en est la parfaite maîtresse ».
C.
Les moyens d’actions
Alors si, comme nous l’avons vu, la patiente
ne demande rien, comment intervenir en tant que thérapeute ? Plusieurs
pistes ont été proposées pour réintroduire le symbolique, modifier le rapport à
l’altérité. Comme l’énonce Jean Luc Cacciali « il faut décompléter le savoir de la mère, réintroduire le tiers ».
Autrement dit, il faut réintroduire le manque, Plus clairement, il faut
introduire la castration symbolique. Tous soulignent la difficulté de la
thérapie :
Corinne Tyszler préconise un travail en
surface au ras des associations d’idées. Le bavardage est utile (« parler jusqu'à laisser parler les
mots » Lacan). Pour elle, il est important « de dire des riens, de dire rien car il y a à délier, à perdre plus qu’à
construire. » Peut-être convient-il, comme le proposent d’autres
intervenants, d’introduire une coupure afin de susciter une réflexion dans
l’après coup. Une solution pour ouvrir une brèche serait de lui supposer un
savoir. Il est important d’introduire le questionnement. Surtout, Roland
Chemama, comme Vanina Micheli-Rechtman, soulignent l’importance de ne pas
tomber dans la fascination La notion de temps est également très importante car
il faut introduire des « fêlures » dans la parole de la
patiente. La durée de la cure n’est pas accessoire. Le traitement semble
donc peu adapté aux psychothérapies cognétivo-comportementales. D’autres voies
de traitements sont proposées comme l’utilisation de l’écriture, car écrire
c’est consentir à une perte. Corinne Tyszler propose « d’écrire avec le corps plutôt que sur et
dans le corps ». Charles Melman se questionne sur l’utilisation du
chant. Serait-il possible « de faire
valoir à son insu la dimension de la voix ?»
En conclusion, il insiste sur la nécessité de
trouver des procédures innovantes qui portent essentiellement sur le
symbolique. Il indique qu’il serait intéressant de chercher du coté du
chamanisme qui apporte cette dimension. Malheureusement, il ne développera pas
son propos, nous laissant dans l’ambiguïté de nos interprétations personnelles
et de nos questionnements : serait- ce une proposition de réintroduction
de l’hypnose ? De la religion en réactualisant la fonction des prêtres
exorcistes ? ..
Partie 2 :
Analyse de ces exposés : un autre point de
vue
Après avoir fait le compte rendu d’ensemble
des journées sur l’anorexie-boulimie, nous
allons maintenant nous attarder sur les distinctions entre boulimie et
anorexie. Cette différenciation nous semble intéressante pour tenter de
formuler des hypothèses sur la logique de l’anorexie, et la modernité de cette
maladie.
A. Distinguons
la boulimie ordinaire de l’anorexie
Dans ses journées d’études, il n’a été que
rarement défini ce qu’est la
boulimie. Elle est communément vue comme une suralimentation
compulsive, soit par crises, soit progressivement jusqu’à atteindre un emballement.
Soit les vomissements suivent immédiatement après ce qui donne un amaigrissement,
c’est l’anorexie-boulimie, soit il n’y a pas de vomissements ou ils ne sont pas
systématiques et il y a donc une prise de poids importante. C’est la boulimie
qualifiée parfois d’ordinaire.
Cet aspect purement boulimique a été négligé à
notre sens dans les journées d’études. Cette orientation des interventions nous
a surpris. Pour une première raison : nous avons appris dès l’intervention
de Jean Pierre Benoit que l’obésité est la seconde maladie importante des
adolescents, or il n’a pas été évoqué la boulimie « ordinaire » sans
vomissements. Celle-ci conduit dans 30% des cas à l’obésité, c’est peut être une
des causes majeures de l’obésité très actuelle. La boulimie est dangereuse car
n’inclut-elle pas dans ses formes les plus graves un comportement suicidaire à
l’instar de l’anorexie ? Le risque vital apparaît plus lointain mais il ne
s’agit pas moins ici d’une dégradation du corps jusqu‘à la mise en danger. Ne
peut-on donc penser que cette boulimie est une réaction aux transformations de
notre société, comme l’anorexie. La place de la boulimie dans les causes de
l’obésité n’a pas été étudiée ici. Il manque donc des éléments pour répondre à ces
questionnements. Mais la recherche des causes de la boulimie ne peut-elle pas
apporter des éléments de compréhension sur l’accroissement des cas d’obésité
constatés dans notre société de consommation ?
Pour clarifier la notion de boulimie, nous
reprendrons des éléments de l’intervention de Jean Paul Hiltenbrand « l’autre muse gueule » [14], un
des rares auteurs ayant détaillé ce thème Il va distinguer la boulimie
de l’anorexie. Avant d’entreprendre la distinction, il rappelle que l’anorexie
et la boulimie relèvent du champ de l’oralité. Il affirme que l’oralité est parasitée
par le sexuel et le narcissisme. Et il ajoute que si la demande est ancrée à un
désir, désir et demande sont convoyés par la fonction phallique, ce qui n’est
pas le cas ici. Ensuite, il établit clairement une distinction : « Anorexie et boulimie ne sont pas dans la
même assiette ».
Cependant,
la même femme peut vivre les deux situations, d’autant que la situation
actuelle tend à leurs imbrications. En effet, une femme peut ainsi organiser
son futur « régime » et se « lâcher dans l’empiffrement »
dans le même temps. Mais il continue d’exister des cas bien dissociés. Jean
Paul Hildebrand recense les différences suivantes :
L’anorexique :
·
L’anorexique est souvent vierge.
·
Elle guérit par le mariage et la grossesse.
·
Les termes qui la caractérisent sont mesure, maîtrise,
discrétion, ciselage, scrupuleux.
·
L’anorexie se met en place par une rupture
brutale.
·
C’est la démesure de la mesure, la
ritualisation. Cette notion du « comptage » est unanimement
soulignée durant ces journées.
·
L’anorexique n’a pas de règles.
·
Elle ne rentre pas dans une classification.
·
Le travail de l’anorexique a pour finalité la
reconnaissance. Ce sont des enfants non accueillis. Ce serait une exaspération
du don d’amour.
La boulimique :
·
Le mariage et la grossesse n’ont aucune
incidence sur le cours de son symptôme.
·
la boulimie se met en place progressivement.
·
Elle participe à la vie publique mais chez elle
se vomirait.
·
Elle a ses règles.
·
Elle serait une hystérique.
·
C’est l’angoisse sur un fond de phallus agressif,
(le phallus est partout). Ainsi se déclenche la pulsion.
·
La boulimie n’est pas le produit d’une pulsion
sans cause. Le symbolique est déterminant car exerce une pulsion intolérable.
·
La boulimique a donc besoin de l’équivoque.
·
Il y a érotisation de la fonction orale.
·
Elle se caractérise par une intelligence
brouillonne, l’agressivité. (En utilisant des formules aussi lapidaires
qu’intelligence brouillonne, l’intervenant faisant référence à sa propre
subjectivité dégage implicitement une référence à la dé-maîtrise qui nous
renvoie à la pulsion.)
Le langage de la boulimique présente un
caractère stabilisé. Elle défend la mémoire du père contre l’Autre primordial.
Il y a une joute phallique imaginaire.
Roland Chemama[15]
souligne que la difficulté est de déterminer à partir de quel moment se situe la plainte. En effet,
dans le discours social, une variation réduite du comportement alimentaire
suffit à caractériser une pathologie. Mais il souligne que quand un sujet
adopte ce symptôme dans un trajet individuel, il endosse une sorte de
prêt-à-porter que lui offre le social, un symptôme contemporain qui consiste à
la volonté d’accéder à une jouissance sans limite. La boulimie ordinaire peut,
dans certaines formes, aller tenter de questionner la limite. Pour lui, la
boulimie abolit sûrement la limite entre un objet valorisé et un objet
dévalorisé. C’est un rapport boulimique à l’objet. N’importe lequel fait
l’affaire. Ceci n’est pas vraiment établi. Pourtant le contraire est souvent
souligné avec notamment une prédilection pour le sucré (allusion à l’enfance,
au maternel ?). Dans cette recherche du jouir sans entrave, il suggère que
« la boulimie peut constituer une
scène où la question de la jouissance est posée à moindre frais ». La
boulimie permet dans la disponibilité de l’objet de contredire le manque
phallique. Donc l’oralité permet bien de métaphoriser le sexuel. Ceci se voit
quand assez tard dans la cure, un fantasme phallique est rapproché de l’objet.
Par exemple quand la nourriture du réfrigérateur apparaît comme un harem. Cette
métaphorisation du sexuel apparaît assez tard dans le discours car celui-ci
reste longtemps clivé en deux parties. Le discours touchant le comportement
restant non symbolique. Donc il ressort qu’il y a bien encore là un problème de
reconnaissance phallique mais qui est « mal ressenti ». Il y aurait
une demande chez la boulimique « ordinaire », une plainte, qui n’est
pas de même nature chez l’anorexique. Donc la boulimie se classe dans les
névroses. En effet, la boulimique ressent l’angoisse. Elle semble fuir la
dictature du Surmoi dans une compulsion de nourriture. C’est une aliénation,
une addiction dont elle a conscience. Elle se flagelle, se déprécie, dégrade
son corps qui ne mérite pas d’être objet du désir. Elle a honte d’elle.
L’emprise de son surmoi est féroce, c’est un « pousse au suicide. »
C’est une crise du narcissisme. Mais la boulimique ne rejette pas le
symbolique, elle a conscience de son état. Il existe une demande. Sans doute au
début, le dérèglement du comportement passe inaperçu car elle ne s’isole pas au
repas, même si elle se gave en cachette. Seulement 30% des boulimiques
grossissent. Souvent, elles tentent de garder la maîtrise de leurs pulsions par
le vomissement ou des périodes de jeûne. C’est en fait, un comportement
alimentaire très courant. N’appelle-t-on pas cela faire le yoyo. Cette
dépréciation est accentuée par les dictats des normes sociales actuelles pour
être reconnue (le jeunisme, la minceur). Mais la boulimique peut se voir
déborder et s’enfoncer vers un véritable suicide physique et social que
constitue la « grande obésité ».
Jean-Paul Hiltenbrandt conclut que l’anorexie
et la boulimie sont la résultante de deux échecs différents : l’anorexique
échoue sur la voie phallique et la boulimique échoue sur l’arrimage de la
fonction orale.
B.
Conséquences de cette distinction sur l’analyse
de la logique de l’anorexie
Nous pouvons donc penser que l’anorexie ne
participe pas de la même logique que la boulimie. Les
différents intervenants n’ont pu la classifier. Pour certains, il s’agit même d’une superstructure.
L’anorexique serait en quelque sorte générique : il y a des anorexiques
névrosées, perverses, psychotiques. L’anorexie échappe à la classification. Nous
allons donc essayer de reprendre cette question.
Si nous repartons de l’historique, nous
pouvons relever que, il y a cent ans, les comportements boulimiques étaient
clairement dissociés de ceux des anorexiques. De plus, nous pouvons nous
attarder sur des particularités régionales : Ainsi nous pouvons personnellement
remarquer qu’il y a fort peu d’anorexiques en Guadeloupe mais qu’il existe des
boulimiques.[16] Or
la famille guadeloupéenne est souvent monoparentale. La mère est « le poto
mitan » du foyer (le poteau, le mur porteur). Mais ce n’est pas une famille
solitaire : la famille élargie est très présente. Serait-ce une raison
suffisante de l’absence significative d’anorexiques en Guadeloupe ? Donc
le phallus serait donc introduit par la mère. Néanmoins ,
si on se réfère à Jean-Paul Hiltenbrandt, la peur du phallus demeure et
déclenche l’angoisse et donc la pulsion boulimique. Plus généralement, on peut se
poser la question de l’impact de la structure familiale sur l’augmentation de
l’anorexie et son imbrication avec la boulimie.
Pour poursuivre la comparaison avec la Guadeloupe,
on peut noter que l’attrait physique d’une femme n’est pas corrélé à sa minceur
aux Antilles. On peut même affirmer que ce serait l’inverse. Le dictat de la
mode serait moins important. Il est logique de remarquer que si l’aspect cadavérique
du corps implique un refus du sexuel, ce serait d’autant plus appuyé dans ce
contexte. Oui, ce serait logique et pourtant cela ne se fait pas. La fonction
phallique n’est pas remise en cause apparemment. La question donc de
l’introduction de la métaphore paternelle est donc posée. Dans le cas de la
famille monoparentale antillaise, il y aurait donc introduction de l’autre.
a. Une
demande d’amour :
Reprenons les classifications : la
névrose, la psychose et la
perversion. Elles représentent des réactions face à la mère
et à la castration. Nous
pouvons donc tenter de caractériser la demande de l’anorexique. Si la mère est
toute, elle n’introduit pas le manque, elle ne fait pas de don d’amour. L’enfant
peut l’admettre et se retrouver dans le registre de la perversion comme sa mère.
Ainsi Jean luc Cacciali énonce clairement que « la Femme comme version
du père ne peut exister que dans la perversion ». La mère ne donne pas
le rien et elle rabaisse la demande au niveau du besoin. La fille (puisqu’il
s’agit majoritairement de filles) demande Rien, elle mange rien. Donc, il
s’agit d’une demande d’amour : « Tu ne m‘as pas fait un don
d’amour, il me manque, je te le demande. » C’est la castration symbolique
qui est en cause. Or la mère ne comprend pas. Pour donner ce manque,
elle doit l’avoir, elle doit avoir accepté la castration symbolique, elle doit
accepter l’identification au phallus du père. Ainsi, nous avons vu que l’homme
n’est pas présent dans l’histoire des anorexiques, le père n’a pas été
introduit. Nous sommes dans une relation mère-fille sur parfois plusieurs
générations. Les mères n’assurent pas la transmission de la castration
symbolique. Quelles possibilités nous offre cette interrogation : Pourquoi
l’enfant devient-il anorexique ? Qu’est ce que ce symptôme nous dit ?
L’anorexie apparaît comme une construction revendicatrice.
L’anorexique transforme son corps en lui ôtant sa chair. Il s’agirait d’un
phallus érigé. L’anorexique ne peut s’y identifier alors elle le montre, image
dotant plus crue quelle est décharnée. Son corps est l’étendard de sa
revendication. Il hurle à la mère sa faute : « Regarde ce que le
manque d’amour peut donner.» Cela nous suggère la présentation à la mère de son
phallus. En d’autres termes, elle lui renvoie ce qu’elle est, le phallus dont
la mère s’est dotée et lui montre qu’en ne la reconnaissant pas comme sujet,
elle ne lui laisse que le choix de lui rendre « la chair de sa
chair ». Et ce qui reste, c’est une pauvre chose. Disons que quand on
donne tout, il ne reste rien pour asseoir le désir. En agissant ainsi,
l’anorexique retourne l’angoisse à la mère, elle veut s’en séparer, elle
devient sujet. C’est un acte fort et désespéré car elle se met en danger pour
exister. Elle exige ainsi le don d’amour. Mais, comme on peut l’objecter cette
façon d’interpréter la demande de l’anorexique, suppose qu’elle demande le
Rien.
b.
Aucune demande
Mais pour les cas les plus graves, son corps
est peut être une métaphore de Das Ding, la Chose, l’indicible. Développons ce
« glissement » dans l’interprétation du symptôme : ce corps
choque, apparaît comme obscène. Donc l’autre versant de cette pathologie est
que l’on peut envisager qu’il n’y a aucune demande ou qu’il n’y en a plus. L’anorexique
tend vers Das Ding et en cherchant à tutoyer la limite, elle se laisse envahir
totalement par la pulsion de mort dans une exaltation du tout jouir. Elle
ressent l’exaltation d’une toute puissance, celle que donne l’impression de
vaincre la peur de la mort.
On peut penser que cet emballement de la pulsion, dans cette
version de l’anorexie, représente les cas les plus graves quand « la
mortification n’est pas symbolique mais agit dans le réel. Le corps n’est pas
désertifié par la jouissance, par l’action du signifiant, mais devient lui-même
le désert qui abolit la saveur de la vie : dévitalisation non pas
symbolique mais réelle. » [17]
c.
Une prise de pouvoir
Une autre approche est également possible dans
ce refus du symbolique. Notons qu’il ne s’agit pas de psychose infantile.
C'est-à-dire que ces femmes sont déjà entrées dans la fonction phallique. Elles
sont souvent brillantes à l’école. Mais peut-être croient-elles payer ainsi une
dette envers leur géniteur et recevoir ainsi une sorte de quitus qui les
libèrent de toutes dettes envers eux. Donc, c’est un refus du symbolique mais
son existence est connue et reconnue. Peut-on ici parler d’une recherche, d’une
prise de pouvoir à travers le rejet de la fonction phallique. Il s’agirait
d’une manifestation de l’angoisse de la castration. Angoisse
transmise par la mère. La
haine du père, la crainte entraîne la volonté de souhaiter un ordre nouveau,
entièrement féminin. Avant de nous avancer plus avant, rappelons que dans son intervention,
Vanina Micheli-rechtman [18]
rappelle que les anorexies saintes du XIII ième siècle peuvent être vues comme un
mode de réaction féminine face à l’oppression, un moyen utilisé pour se faire
reconnaître de la hiérarchie catholique. Pascale Belot-Fourcade dans son
intervention clairement intitulée « Dérégulations des origynes »
reprend cette notion de prise de pouvoir. Ainsi, elle rappelle que le corps de
la femme incarnant le désir, représentant le phallus, l’anorexique propose une
solution à « la contrainte par corps ».
Elle veut s’affranchir de la contrainte phallique, changer d’ordre. Elle se propose de faire
naître un monde sans perte. Elle nous présente donc cette tentative ou plutôt
tentation comme « une liberté
radieuse sans incarnation » qui entraîne une jouissance qui peut aller
jusqu’à la mort dans une logique jusqu’auboutiste pour reprendre les termes
employés. C’est une volonté de « ré-
engendrement ». C’est en cela que l’augmentation de l’anorexie peut
être corrélée au questionnement actuel sur la crise de l’altérité.
Nous
venons donc de rendre compte d’une maladie terrible où la malade tutoie la mort
avec ivresse. A l’issue de ces interventions, il a été souligné que l’anorexie
corrélée à la boulimie est en augmentation et ne concerne plus presque
exclusivement des adolescents. Cette augmentation des cas semble être en
relation avec la crise que traverse le don d’amour, le déni de la castration
symbolique. Le schéma évoqué dans la construction de l’anorexie : dualité
mère-fille, rejet du père, semble se retrouver dans d’autres mal-être comme la
stérilité féminine d’origine psychique[19].
Les transformations de la famille sont actuellement importantes. On peut aller
jusqu’au terme de métamorphoses plurielles sans outrance. Ainsi les parents
sont devenus une parentalité, une notion qui nie la différenciation père et
mère. La parentalité recouvre maintenant aussi les beaux-pères, belles-mères et
aussi deux papas et deux mamans pour les couples homosexuels. Le père n’est pas
toujours le géniteur mais maintenant cela est vérifiable grâce au test ADN.
L’enfant n’est pas toujours le fruit d’une rencontre sexuelle entre papa et
maman mais entre deux gamètes dans une éprouvette et commence sa vie hors du
corps de maman. Bien d’autres variantes de la famille existent ou vont se
créer. Toutes ses transformations ne peuvent qu’avoir un impact sur le psychisme
humain. Les analystes soulignent un changement dans les motifs des
consultations et s’en inquiètent. Comment l’homme va–t-il s’adapter aux
transformations actuelles ? Certains voient le déclin du symbolique comme
un retour à un matriarcat. Est-ce que l’anorexie-boulimie ne porte –t-elle pas
les stigmates des errances actuelles de la société?
[1] Nous utiliserons donc
comme les intervenants les termes d’anorexie ou d’anorexie-boulimie dans ce cas
et exclusivement le terme de boulimie quand il n’y aura pas d’amaigrissement
[2] « Anorexie et boulimie de l’adolescente. Prise en charge
ambulatoire et hospitalière à la maison des adolescents du CHU Cochin » Jean Pierre
Benoit
[3] « Que deviennent
nos anorexiques guéries ? » Catherine Rondepierre
[4] Dans la présentation des
journées d’étude sur le site de l’association lacanienne internationale
www.freud-lacan.com
[8] « Changement de logique » Nicolas
Dissez
[9] « L’anorexique, une hystérie contemporaine ? »
Vanina Micheli-Rechtman
[12] Mais cette notion
asymptote est inexacte à notre sens car la limite est atteinte dans 6 % à 20%
des cas (le taux de mortalité)
[14] « L’autre muse gueule ». Jean Paul Hiltenbrand
[16] Devaux Marie C.
communication personnelle (psychologue scolaire, psychanalyste guadeloupéenne)
[17] Massimo Recalcati
« les deux riens de l’anorexie »Quarto n°48
[18] Vanina Micheli-rechtman « L’anorexie, une hystérie
contemporaine »
[19] « Sexualité
féminine et désir d'enfant »S.
Faure-Pragier http://www.spp.asso.fr/main/conferencesenligne/Items/10.htm